Le risque numérique n’est pas une fatalité : s’il n’épargne plus personne (États, administrations, collectivités, établissements publics, entreprises, associations, personnalités et citoyens), des solutions existent pour s’en protéger.
Pourtant, on constate peu d’engagement opérationnel des entreprises, notamment les TPE-PME, comme des associations et des petites collectivités territoriales : la cyberprévention, condition essentielle de la cybersécurité et de la résilience du territoire francilien – dont l’exposition aux cyberattaques est particulièrement élevée – présuppose la prise de conscience de la réalité du risque numérique. Or, les enquêtes s’accordent sur le fait que cette prise de conscience est encore insuffisante.
Par ses compétences et le rôle qu’elle joue sur le territoire, en particulier pour les entreprises dont elle est une interlocutrice privilégiée, la Région Île-de-France est légitime à agir.
Engagée dans un processus interne de transformation numérique, elle a par ailleurs fait de la « défense de la souveraineté industrielle et numérique » l’un des axes stratégiques de son Schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation 2022-2028, dont les premières réalisations dans le champ de la cybersécurité se sont engagées à la rentrée 2023.
Ces initiatives sont récentes et il est bien trop tôt pour en évaluer la pertinence et l’efficience. Ce rapport et l’avis du Ceser Île-de-France se veulent une contribution positive et attentive à une nouvelle politique publique régionale, qui trouvera sa pleine maturité en s’inscrivant dans la durée et en s’adaptant à la diversité des acteurs concernés sur le territoire francilien.
L’enjeu est de « changer d’échelle » en accompagnant la structuration, l’adaptation (aux plus fragiles en particulier) et la territorialisation des solutions de cyberprévention, tout en développant l’information et la formation qui permettent à chacun de réduire son exposition au risque numérique.
Cet objectif appelle un effort de coordination pour assurer « le dernier kilomètre » de service auprès des entreprises, des associations et des collectivités franciliennes. Développer « le réflexe cyber » repose en effet sur la mobilisation de toutes les parties-prenantes : la cyberprévention est une responsabilité collective, condition pour transformer les risques et défis en atouts ; elle constitue en cela un enjeu de sécurité et de citoyenneté.
